Les routes, chemins et sentiers de Villers-Perwin
L'origine des chemins
Dans l'état sauvage, il n'y avait pas de chemins proprement dits : on
passait partout; mais lorsque les hommes se sont agglomérés, ils ont
éprouvé des besoins communs. Ils se sont frayés des chemins pour aller
à la fontaine puiser l'eau nécessaire à leur alimentation, pour
ramasser des branches dans la forêt et pour conduire leurs troupeaux
dans les pâturages.
Plus tard, lorsque la
construction d'habitations augmenta par suite du défrichement et de la
culture des terres, la propriété s'est établie près des voies frayées
au hasard, il n'a plus été permis de s'en écarter.
Les chemins et leur histoire remontent donc à l'origine de la
civilisation : « Vieux vomme les chemins », dit un très
ancien proverbe.
Retenons aussi que les
chemins encaissés, « les baty », sont, en général, les plus
anciens : ils ont été usés par le trafic routier.
L'invention des chars nécessita le perfectionnement, l'amélioration des chemins.
La bête de somme s'inquiète peu des inégalités de la route, de sa largeur et même de sa pente.
Au contraire, les véhicules exigent une voie polie, peu inclinée, assez
large pour les croisements et assez dure pour résister à l'action
tranchante des roues. A la rencontre des cours d'eau, il faut un pont
solide pour les traverser.
Les anciens
peuples de l'Orient avaient déjà de bons chemins : l'envoyé de Moïse au
roi des Amarrhéens en fait mention (livre des nombres, chapitre XX,
verset 17-19 et chapitre XXI, verset 22). Pharaon envoya 600
« chariots » de guerre à la poursuite des Israélites.
Le pavage des chemins
Ce sont les Carthaginois qui pavèrent les premiers chemins traversant
les localités. Les Romains pavèrent les grands chemins, d'abord chez
eux, puis à l'étranger, après leurs conquêtes en Gaule.
Sous Philippe-Auguste (1165 - roi 1180-1223), on commença à paver
quelques rues de Paris – la première rue pavée porte toujours le nom de
Rue Pavée, dans le 3ème arrondissement – Londres suivit en 1417, Berlin
au début du XVIIème siècle seulement.
En
Belgique, en 1297, on commença à paver à Anvers, en 1339 à Louvain, en
1364 à Namur, en 1383 à Lierre, au début du XVIème siècle à Mons, où
les premiers réverbères, très rares, furent placés en octobre 1789.
Le pavage des rues contribua beaucoup à supprimer bien des épidémies
qui autrefois décimaient nos populations, car elles provenaient du
mauvais état des chemins étroits et irréguliers, vrais cloaques bordés
de maisons basses et humides.
La largeur des chemins et sentiers
Cette largeur était réglementée suivant le duché, le comté ou la
principauté dans laquelle se trouvait la localité envisagée.
Pour le duché de Lothier auquel nous appartenions, nous avons trouvé
les renseignements suivants, extraits des greffes Scabinaux, n° 2868,
aux A.G.R.
« Largeurs des chemins et
rivières suivant les vieux Régistres et documents reposants au greffe
de la haute cour du Lothier de toute ancienneté. »
Un sentier doit avoir de largeur de quatre pieds IV pieds
Un sentier ou chemin pour aller à l'Eglise doit être de six
pieds VI pieds
Un sentier ou chemin pour aller à l'eau doit avoir six
pieds VI pieds Un chemin pour aller au moulin avec des sachées sur la tête doit être de VI pieds Un chemin pour aller au moulin à cheval avec des sachées doit être de VIII pieds Un chemin pour aller au moulin avec charrette doit avoir douze pieds XII pieds
Un chemin pour passer avec une charrue doit être de XII pieds
Un chemin ou aisement qui mène d'un village à l'autre doit être de XVI pieds Un chemin pour mener des bêtes à vendre d'un village à un autre ou
d'une ville à une autre doit avoir de largeur vingt
quatre pieds XXIVpieds Un
chemin pour mener une dame de nôces à l'Eglise doit être
de VII pieds
Un chemin royal doit être de largeur XLIXpieds Le chemin du Bailly pour passer les armées doit être de largeur de
soixante pieds LX pieds
| Les droits de barrières ou de chausséages
Ces droits furent instaurés à une époque très reculée, où tout le pays était fermé.
On considérait alors que c'était une faveur de pouvoir transporter des marchandises d'un endroit à un autre.
(d'après J. De Soignies : Histoire des voies de communication, page 53)
Entr'autres, les étrangers, les charrons se rendant au charbon payaient
3 à 4 sous de passage. Ce droit fut supprimé en 1890.
Le Rapport de la Situation de la Commune pour 1860, nous apprend que le
Conseil Communal a été autorisé, par arrêté royal du 12 mars 1860, à
établir un droit de chausséage sur les chemins pavés et empierrés et
ce, en deux endroits de notre localité : au bas de la place et à
l'intersection des chemins n°4 et 12 – Rues du chateau et du Tilleul.
La perception des droits a été adjugée 77 francs par an à Auguste
Dumont. Elle prit cours le 21 mai 1860 et finit le 31 mars 1861. Les
Députation Permanente n'a pas approuvé ce passement à cause de la
modicité du prix. Publié et affiché à nouveau, personne ne s'est
présenté pour cet emploi.
En 1864, ce droit a rapporté 166 francs 12 centimes.
Voir deux documents à télécharger :


|