Villers-Perwin pendant les guerres (19)
Valmy Gossiaux

GUERRE DE LA SUCCESSION D’ESPAGNE  1701-1714

A peine la tranquillité était-elle rétablie dans nos malheureuses provinces, que la mort de Charles II,  roi d’Espagne – 1665-01.11.1700 – nous replongea dans de nouvelles infortunes. Tout en restant sous la dénomination espagnole, les Pays-Bas rentraient réellement au pouvoir de la France, car la succession de Charles II – 1630-1685 – mort sans enfant, appelait à régner le dur d’Anjour qui accepta avec l’assentiment de Louis XIV, et prit le nom de Phillippe V, roi d’Espagne – 1700-1746 -. Le duc Maximilien III de Bavière (1737- ?) gouverneur des Pays-Bas, craignant un démembrement de nos provinces, se décida à reconnaître le noveau roi et appela clandestinement les troupes françaises, qui, au nom de Philippe V, prirent possession des villes du Hainaut, renvoyant les garnisons hollandaises dans leur pays – Février 1701

En vain l’Angleterre et la Hollande réclamèrent Charleroi et 10  autres places fortes comme places de sureté ou de barrière, Louis XIV refusa catégoriquement d’obtempérer à leur demande.

Dès lors, la grande alliance fut fondée et commença cette longue et terrible guerre dite «  de succession », qui, pendant treize ans, ruina et décima nos malheureuses contrées, habituées depuis longtemps à servir de champ de bataille aux parties belligérantes et de rançon aux vainqueurs. La famine décima nos populations ; la misère, la pauvreté, la mendicité envahirent peu à peu nos régions, rongées d’ailleurs par les troupes qui les sillonnaient continuellement.

En 1705, fin juillet, une violente tempête anéantit presque toutes les récoltes dans toute la région.

En 1707, l’armée française se réorganisa près de Binche ; commandée par le duc Louis-Joseph de Vendôme – 1654-1712 -, elle vint prendre d’assaut le fameux camp de Gembloux. Beaucoup de soldats y laissèrent leur vie. Fleurus et les environs souffrirent énormément du passage des troupes. Des soldats pillards volaient tout ce qui leur tombait sous la main et souvent, incendiaient les propriétés.
Voici les ordres de réquisitions trouvés pour ces tristes années :

    En février 1701, Villers eut à livrer des chevaux, des chariots et 119 vassaux d’avoine  à 10 sols le vassau.

    En mars 1701, des chariots furent réquisitionnés pour aller « au pays de Gueld » : 19 journées d’absence payées 10 florins par jour.

    Le pasteur livra 2 chevaux et François Demarez 4 chevaux, payés 6 florins par jour ; les 2 ensembles fournirent en plus 1 chariot « pour mener le régiment de Spinola à Namur ».

    En avril 1701, le capitaine de Borre se fit livrer un chariot pour conduire ses bagages à Genappe, dont coût : 0 florins – 15 – 1-.

    33 cavaliers – des drossards – et 21 piétons furent répartis dans 35 maisons. Villers
    ne devait pas en compter beaucoup plus alors………..

    Des troupes furent logées ici jusqu’en juillet 1701.

    Egalement en avril 1701, le Plat Pays de Brabant reçut l’ordre de livrer 650 chevaux  « pour servir à la cavalerie du Roy ». Une supplique fut envoyée  pour demander que cette réquisition fut répartie sur 2 années et que les livraisons soient éxonérées de certaines taxes. Aucun document n’est venu nous apprendre quelle suite fut donnée à cette supplique.

    Le 20 mai 1701, Villers, Frasnes, Liberchies et Mellet durent fournir un chariot.

    Le 11 juin, fourniture de 60 rations – denrée non indiquée –

    Etat des rations et fourages, fournis par les villages de la mairie de Genappe du 15 juin 1701 au 31 juillet 1701 – Villers-Perwin, Mellet et Sart Dames Avelines. La Compagnie de Mr de Borre, composée du capitaine, son lieutenant, mareschal de logis, ieutenant et formé de 30 cavalliers qui font quarante quattre personnes ausquels l’on Aat fournis 44 rations pour 46 jours soit 1746 rations.

    Même état, mais du 15 mai au 31 juillet 1701, toujours pour la compagnie de Mr de Borre, le Capitaine,  3 chevaux, le lieutenant et 4 chevaux, 1 maréchal de logis et un lieutenant réformé 2 fois, soit 39 chevaux.

    Même état, mais du 1er aoust au 25 septembre 1701,  soit 46 jours, à raison de 2 sols ½ par ration, soit 2024 rations.

    Une partie du Régiment de Valensart, a logé ici. On a du leur livrer 156  rations de foing et avoine et fournir le logement.

    Ces 4 derniers alinéas, tirés des archives de la Mairie de Genappe, aux A.G.R.,
    Dossier n° 5523.