Villers-Perwin pendant les guerres (28)
Valmy Gossiaux

REVOLUTION BRABANCONNE – 1787 – 1790
RESTAURATION AUTRICHIENNE – 1790 – 1792

Toutes les innovations apportées par Joseph II (1741-1765-1790) jetèrent un trouble profond dans nos régions. La résistance violente des patriotes obligea les autrichiens à évacuer notre pays dans les derniers mois de 1789.
Dans notre région, le 24 décembre 1789, les sieurs de Moriamé et Soupart, de Gosselies, soumettent Villers-Perwin et jusqu’au 31, Gosselies devient « capitale » d’un « petit état » composé des localités suivantes : Charleroi, Fleurus, Jumet, Trazegnies, Ransart, Heppignies, Wayaux, Gilly, Lodelinsart, Courcelles, Wangenies avec comme vice-souverian – éphémère – André Joseph Le Roy, agissant par délégation du général Van der Meersch et du comité  patriotique. Pour éviter le soulèvement des populations contre les Etats-Unis Belgiques, on dut faire des patrouilles – 1 homme sur 30 – Tous les mayeurs de ces localités se soumirent et le plan du comité s’exécuta avec une promptitude remarquable.
Cet alinéa est extrait du « Registre aux Révolutions patriotiques de Gosselies », composé en 1789, et se trouvant aux A.E.M. (détruit en 1940) reproduit dans la Voix de Saint Jean-Baptiste, n°165 du 23 novembre 1935, dans un article de Madrée, intitulé : La Révolution  Brabançonne de 1789, Soulèvement des Patriotes de Gosselies.
Le 10 janvier 1790, les députés de toutes les provinces situées au nord de la Meuse réunis à Bruxelles, proclamèrent l’indépendance des Etats-Belgique-Unis. Mais deux courants d’opinion se dessinèrent parmi les patriotes et le gouvernement établi fut attaqué par les mécontents. On négligea l’armée et les Autrichiens revenant nous attaquer, la battirent dans les campagnes d’Assesse, le 22 septembre 1790.
Dès le 4 septembre, le gouvernement avait ordonné une levée en masse. Le pays répondit à cet appel avec enthousiasme, mais que pouvaient faire des troupes non exercées et mal commandées contre les armées autrichiennes ? Et celles-ci rentrèrent à Bruxelles le 2 décembre 1790 : notre pays était replacé sous la domination autrichienne.
En 1791, une forte sécheresse désola notre pays et occasionna une grande disette.
En ce qui concerne Villers, nous savons, par tradition orale de la famille du Baron de Renette de Villers-Perwin, que ce fut en 1789 que l’ancien château des Seigneurs de Villers, fut incendié, mais les circonstances de cet incendie sont tout à fait inconnues.
Dans nos archives, nous n’avons retrouvé que les quelques ordres de réquisitions qui suivent.

Le 24 juin 1790, réquisition de 2 chariots attelés de 4 chevaux pour se rendre aux casernes de Namur pendant 8 jours.
Le 26 août, 1 chariot attelé de 4 chevaux, même but, même temps.
En septembre, on paya 38 fl-10-0 aux volontaires de la localité envoyés aux armées – noms et nombre non indiqués –
Le 19 novembre, 1 chariot fut envoyé aux casernes de Namur pour 4 jours.
Fin 1790, livraison de foin, de paille et d’avoine – quantité non indiquée – Pour satisfaire à ces réquisitions, on dut acheter 2 voitures de foin à Pont-à-Celles, 1 à Rêves et 1 près de Charleroi : cela nécessite 4 jours de chariage. On voit, par ces achats, que nos aïeux étaient déjà bien appauvris alors. Et pourtant, ce n’était que le début des réquisitions massives.
Les 29 et 30 novembre 1790, 8 chevaux de selle furent réquisitionnés pour 1 jour.
Le 1er décembre, 1 chariot à 4 chevaux a été à Marbais chercher des rations « pour les chasseurs ». Et 4 chariots à 4 chevaux sont aussi partis en corvée.
Le 2 dito, par ordre de Mr de Cléty, notre chef-mayeur, réquisition de 4 chariots à 4 chevaux pour se rendre à Bruxelles.
Le 5, réquisition d’une charrette à 2 chevaux pour aller à Bruxelles .
Le 18 janvier 1791, réquisitio
n de 4 chariots à 4 chevaux pour 2 jours, pour Bruxelles .
Le 6 février, on doit fournir 1 guide pour 1 officier de hussards.
Les 6, 8, 10 et 12 dito, réquisition de 4 chariots à 4 chevaux « pour les hussards aller à Genappe ».
Le 7 février, réquisition de 2 chevaux de selle.
Le 16 mai, réquisition d’une charrette à 2 chevaux pour Jodoigne, pour 2 jours.
Les 10 et 11 septembre, livré 4 chevaux de selle pour des officiers de Wurtemberg.

Le général d’Alton quitta précipitamment Bruxelles et se réfugia dans les environs de Genappe, vers le 15 décembre 1789. Il imposa la mairie de Genappe à 300.000 florins.
D’après une affiche datée de Bruxelles, du 15 décembre 1789, et imprimée à Gand, chez Bernard Poelman, sur la Haute-Porte, à l’Epée Royale.
Elle se trouve à la Bibliothèque du cercle archéologique de Charleroi.


SOURCES DE DOCUMENTATION :

Chanoine Theys – Histoire de Fleurus pages 334-335.
Archives communales.

(voir ordre de réquisition du 22.01.1791.)