PENDANT LES ANNEES 1814 - 1815 Après les revers de Napoléon en Russie en 1812, et en Allemagne en 1813, les alliés pénétrèrent en France par la Belgique, la Suisse et les Pyrénées. Notre pays fut occupé par les Prussiens et les Cosaques. A Fleurus, les Prussiens du corps de Bulow arrivèrent en février 1814, suivis bientôt par les Cosaques. Les Prussiens étaient très exigeants. Les troupes régulières russes étaient calmes. Mais les cosaques étaient indisciplinés et ne respectaient rien. Comme toutes les armées occupantes, celles-ci vécurent sur le pays occupé en réquisitionnant tout ce dont elles avaient besoin. Nos archives conservent 56 ordres de réquisition échelonnés du 4 février 1814 au 8 avril 1815 : A part quelques uns – que nous remarquerons – ils sont tous signés par le maire de Fleurus : F. de Zwalovit, et la livraison des produits réquisitionnés doit toujours se faire à Fleurus. Voici un résumé succinct mais complet de toutes ces réquisitions : Le 4 février 1814, par ordre du général russe Prince Narischkin, fourniture pour le lendemain 9 heures au magasin établi à la mairie de Fleurus : 150 rations de foin du poids de 15 livres, 75 mesures de Namur d’avoine. Cet ordre se termine par un avertissement significatif : « A défaut d’obtempérer à cet ordre il sera envoyé dans la commune un détachement de casaques à discrétion ». Le 17 dito, d’ordre du général Loye, on réquisitionne 2 voitures à 4 colliers. « Faute d’exécuter cet ordre, il y sera pourvu militairement ». Le 20 dito, à livrer à Fleurus, 2 voitures à 4 colliers, 2 chevaux de selle pour guide. Le tout, pour deux fois 24 heures. Le 24 dito, on doit envoyer à Charleroi : 10 chevaux de trait garnis de leurs harnais « pour être employés au service de Son Altesse Royale le Prince héréditaire de Suède », et ce, pour 5 jours. Le 25 dito, 2 voitures à 4 colliers pour le service du Prince Royal de Suède Bernadotte – 1763-1844 – Le 9 mars, on doit fournir : 100 mesures d’avoine, mesure de Namur 1200 bottes de foin de 15 livres 10 mesures de froment. Le 15 dito, fourniture de : 80 mesures de Namur d’avoine 150 bottes de foin de 15 livres 30 pots de genièvre. Le 16 dito, fourniture de : 2 chariots attelés à 4 chevaux 1 cheval de guide, et ce, pour 5 jours Le 26 dito, 300 rations de foin de 15 livres . Le 29 dito, ordre daté de Mons et livrable à Mons dans les 12 heures : 1810 livres de farine de méteil, composée de ¾ de froment et de ¼ de seigle 75 livres de froment pur, 35O livres de viande salée, 49 livres de riz, 39 livres de sel, 73 litres de genièvre, 3 litres de cognac, 40 bottes de foin de 10 livres, 70 bottes de paille de 8 livres, 260 quartiers d’avoine. Le 30 mars, 2 voitures à 4 colliers. Le 10 avril, 1 cheval sellé et bridé pour aller à Gosselies. Ordre signé : « E. de Remette, lieutenant du Régiment de Namur ». Le 12 dito, fourniture de : 61 mesures de Namur d’avoine, 121 rations de foin de 15 livres, 61 pots de genièvre, 162 livres de viande. Le 14 dito, 2 chariots attelés de 4 chevaux, pour aller à Charleroi. | Le 10 mai 1814, ordre daté de Braine-le-Comte, pour y livrer le lendemain : 600 livres de froment, 100 livres de seigle 50 litres de genièvre, 400 livres de viande. Le 14 dito, 6 chariots attelés de 4 chevaux pour aller à Namur. Le 15 dito, de Braine-le-Comte : 4 chariots à 2 ou 3 chevaux, pour 2 jours, 1 chariot à Lérinne. Fabresse y a mené une avant-garde d’infanterie. Le 16 dito, 4 chariots à 4 chevaux. Le 19 dito, de Braine-le-Comte : 4 chariots à 4 chevaux pour 2 jours. Le 24 dito, de Gosselies : 1 chariot à 4 chevaux. Le 25 dito, de Braine-le-Comte : 3 chariots à 4 chevaux pour 2 jours. Le 27 dito, de Braine-le-Comte, à livrer endéans les 3 jours : 600 livres de viande, 1000 livres de froment, 200 livres de seigle, 2550 livres d’avoine, 120 litres de genièvre, 170 bottes de foin de 15 livres, 85 bottes de paille de 10 livres. Le 28 dito, de Braine-le-Comte : 3 chariots à 4 chevaux pour 2 jours. Les 2,7 et 13 juin 1814, de Braine-le-Comte : 3 chariots à 4 chevaux pour 2 jours. Le 14 dito, de Mons : 2 chariots à 4 colliers, et 2 chevaux de trait harnachés. Le 18 juin 1814 , de Braine-le-Comte : 3 chariots à 4 chevaux. Les 23 et 27 dito, de Braine-le-Comte : 2 chariots de 4 chevaux. Le 29 dito, sans origine, à livrer le lendemain : 215 livres de viande, 34 litres de genièvre, 345 livres de farine ½ seigle, ½ froment, 108 livres de foin en bottes de 4 livres, 115 livres de paille en bottes de 5 livres, 324 livres d’avoine. Les 4 et 9 juillet, de Braine-le-Comte : 2 chariots à 4 colliers. Le 10 dito, ordre contresigné par le lieutenant commandant russe de la place de Fleurus : M. Bd Waidmansdorff : 648 livres de viande, 102 litres de genièvre, 1035 livres de farine : ½ seigle, ½ froment, 324 livres de paille en bottes de 5 livres, 972 livres d’avoine. Les 13 et 14 juillet, de Braine-le-Comte : 2 chariots à 4 chevaux. Les 19 et 23 juillet, les 3 et 13 août, le 2 septembre de Braine-le-Comte : 1 chariot à 4 colliers pour 2 jours. Les 12 et 22 septembre, les 2, 13 et 23 octobre, les 4, 14 et 25 novembre, le 7 décembre : 1 charrette à 1 collier pour 2 jours. Le 8 avril 1815, ordre daté de Charleroi, à livrer à l’hôpital militaire de Charleroi : 1 matelas et 1 traversin en bonne laine, 1 paillasse, en bonne toile, garnie de paille, 2 paires de drap en bonne toile 2 aunes ½ de long, 2 aunes de large, 1 couverture en bonne laine, sans défectuosité. Un état du 23 janvier 1815, nous apprend que, jusqu’à cette date, les fermiers de Villers-Perwin avaient fourni pour les hautes puissances alliées, pour les troupes en logement ou en cantonnement : 1303 journées de chevaux, 309 journées de chariots, 59 journées de charettes. Une mention au bas d’un état dressé le 26 janvier 1815, récapitule les réquisitions de 12 chevaux et de 79 chariots, attelés de 3 ou 4 chevaux. On nous dit aussi que les troupes en cantonnement ou de passage, firent faire beaucoup d’autres prestations en chevaux, mais qui ne furent pas actées. |