Villers-Perwin pendant les guerres (46)     
Valmy Gossiaux

LA MEDAILLE DE SAINTE HELENE

Environ 50.000 belges furent tués entre 1792 et 1815. Plus de 2.000 avaient reçu la Légion d’Honneur ;
La médaille de Sainte Hélène fut créée par l’Empereur Napoléon III, par décret n° 3  du 12 août 1857, pour honorer les anciens soldats des campagnes du Premier Empire.
Elle portait à l’avers la tête de l’Empereur Napoléon 1er, en exergue, l’inscription : Napoléon I, Empereur.
         Au revers :                             à
                                                       Ses
                                                  Compagnons
                                                      De gloire
                                                   Sa dernière
                                                       Pensée
                                                    Ste Hélène
                                                         5 mai
                                                          1821
et en exergue :  Campagnes de 1792 à 1815.

Cette médaille est sommée d’une couronne d’où se détachent des aigles éployées et est bordée d’une couronne de lauriers. Elle est suspendue à un ruban vert poncé de rouge.

En Belgique, il y eut 14.162 bénéficiaires de cette médaille. Ils furent autorisés par arrêté royal de Léopold 1er à la porter.
Les listes des bénéficiaires furent publiées dans les numéros du moniteur des 23 janvier, 20 février, 18 mars et 27 avril 1858, et dans les listes A, B, C, annexées au moniteur du 16 janvier 1859. La collection du moniteur se trouve à la Bibliothèque Royale.

Nous avons trouvé trace de 3 anciens soldats de l’Empire, natifs de chez nous, qui obtinrent cette médaille.
L’Administration communale, par lettre du 2 mars 1858, avait signalé que Louis Bastin, âgé de 66 ans, avait servi en 1813 et 1814 et avait droit à la médaille. Nous n’avons pas trouvé trace de la suite réservée à cette missive.

En de qui concerne Jean-Joseph Musset et Nicolas Darras, nous croyons bien faire en recopiant textuellement le compte-rendu de la cérémonie de la remise de la médaille de Sainte-Hélène, paru dans le Journal de Charleroi du 3 mai 1858 :

Dans bien des communes rurales, on saisit avec empressement les rares occasions offertes aux habitants de se livre à des fêtes auxquelles tous sont conviés.
C’est ce qui explique l’animation et l’entrain qui ont présidé en plusieurs endroits à la distribution des médailles de Sainte-Hélène.
Les cris de « Vive l’Empereur » ne s’adressaient, évidemment qu’à Napoléon 1er, s’ils avaient eu une autre signification, ils seraient séditieux et anti-nationaux.

Voici la lettre adressée au rédacteur du Journal de Charleroi, le 30 avril 1858 :
-    Le joli village de Villers-Perwin a eu aussi sa petite fête à l’occasion de la remise de la médaille de Sainte-Hélène à deux de ses enfants. Je dis : une fête : c’est deux fêtes qu’il faut dire. D’abord, le dimanche 18 courant, remise de la médaille par les soins de l’administration communale, solennité officielle qui a eu lieu au milieu d’un grand concours de monde accouru des environs ; puis dimanche dernier, 25 avril, seconde fête organisée par la jeunesse, jalouse, elle-aussi, de donner en cette circonstance des témoignages d’admiration et de sympathie à de vaillants soldats, dont d’honorables cicatrices attestent la bravoure et l’intrépidité.
Cette jolie fête, nos pouvons le dire sans blesser nos édiles, surpassa de beaucoup l’éclat de la première. Un temps magnifique, un but de promenade charmant, Villers-Perwin, une jeunesse enthousiaste prenant l’initiative d’une manifestation aussi honorable pour elle que pour les deux vieux soldats de l’Empire qui en étaient l’objet, une bonne musique pour rehausser l’éclat de la fête, toutes ces attractions étaient réunies pour convier la commune entière et un nombreux public des environs à assister à cette solennité.

A la sortie des vêpres, la jeunesse de Villers-Perwin accompagnée du corps échevinal, la musique et un public impatient, attendaient sur la place, près de l’église les deux héros de la fête, dont un, Nicolas Darras, par modestie sans doute, s’était dérobé à son triomphe. Jean Musset, seul, fendit le groupe de fidèles qui sortaient de l’église pendant que s’avançaient à sa rencontre les promoteurs de la fête.

La médaille de Sainte-Hélène brillait sur la poitrine du vieux soldat qui s’était paré de ses plus beaux habits et dont le visage était radieux de joie et de bonheur. Au milieu d’un silence solennel, Monsieur Jules Patoux, capitaine de la jeunesse s’adressant à Jean Musset, prononça ces nobles et généreuses paroles :
Monsieur,

Je viens, au nom de la jeunesse de Villers-Perwin, vous féliciter de l’honneur insigne qui vient de vous être décerné par Sa Majesté l’Empereur Napoléon III. Cette médaille, sur laquelle sont gravées les dernières et mémorables paroles du héros de Sainte-Hélène, son suprême adieu à ses compagnons de gloire, ce signe d’honneur sera pour vous, nous n’en doutons pas, un souvenir précieux des luttes héroïques auxquelles vous avez pris une part si honorable ; elle vous rappellera les nobles sentiments qu’animaient la Grande Armée, les liens impérissables qui unissaient chaque soldat du grand Empereur, les liens non moins impérissables de fraternité qui unissaient chaque soldat à ses chefs et à ses compagnons d’armes.
Ces grands souvenirs doivent maintenant faire battre votre cœur d’émotion et de joie ; vous devez être heureux et fiers d’avoir assisté à ces glorieuses et mémorables batailles dont le récit serait à peine croyable si nous n’en avions d’héroïques témoins comme pour attester la vérité aux générations actuelles.
Nous vivons dans un temps de paix et les guerres de conquêtes ne sont plus dans nos mœurs, mais, si cependant la patrie était menacée, nous saurions la défendre jusqu’à la dernière goutte de notre sang. Vous nous avez donné un bon exemple, nous le suivrons avec joie, et le dieu des armées nous donnerait, à nous aussi, la force et le courage de vaincre ou de mourir.
-    Vive l’empereur !  Vive le Roi ! Vive Jean Musset !

Ces cris furent répétés tout d’une voix par la foule compacte et serrée qui couvrait la place de Villers-Perwin.
La musique exécuta la Brabançonne et Jean Musset fut conduit en triomphe par la jeunesse chez Monsieur le Bourgmestre Joseph Jacquet, où le vin d’honneur lui fut offert.
Je ne m’étendrai pas d’avantage sur cette jolie fête qui se prolongea fort tard dans la nuit. On peut dire que Villers-Perwin, n’en vit jamais de plus belle et que le souvenir s’en conservera longtemps dans la commun et les environs.

-    Jean Joseph Musset est né à Villers-Perwin le 30 avril 1788 et y est décédé le 10 mars 1864.
-    Nicolas Daras est né à ????????????  le et est décédé à Baisy-Thy le ????  avant 1883.


Où sont passés nos 35 autres miliciens ?
Les souffrances endurées, les privations, les blessures auront peut-être hâté leur départ vers leur Dieu : Napoléon.
Peut-être aussi il y en a-t-il qui ont changé de localité. Ici, par exemple, Nicolas Darras n’est pas natif de chez nous.
Il en est de même de Hicquet Martin Joseph, décoré à Ways.

Le 19 septembre 1875, notre garde-champêtre Médart Joseph Squilier, mourut ici après 47 ans de service. Il avait assisté à la bataille de Waterloo et était âgé de 82 ans et 2 mois.


Une habitante de Villers-Perwin, Félicité Rose, épouse d’Albert Lagneaux, collabora avec sa hotte à l’érection de la butte du Lion de Waterloo.


REVOLUTION ET EMPIRE.

SOURCES DE DOCUMENTATION.

Les sources imprimées -  documentation générale – sont innombrables :
 10.000 +/- pour la Révolution,
100.000 +/- pour le 1er Empire et Napoléon,
    1.500 +/- pour Waterloo.

Documentation locale :
Henry Houssage – 1815
R. Mergerit – Waterloo
F. T’Sas – Les mouvements du 1er corps de d’Erlon
T’Serclaes – La Campagne de 1815 aux Pays-Bas.
Etc. etc.     nous ne citons que les 4 principaux.

Archives
Archives de la Cure
        «      communales.
A.E.M. – Régime français et hollandais.
A.G.R. -  Mairie de Genappe.