Villers-Perwin / Toponymie (7)                       
Valmy Gossiaux

Nos rues et sentiers

    L'explication du nom des lieux d'une localité ne doit pas être négligée dans une monogaphie locale. On donne à cette étude le nom de « Toponymie ».

    Ces noms ont souvent une signification, un sens, une raison d'être ; ils rappellent en général l'état primitif de la région, une ferme, un monument disparus, un trait de moeurs locales ou même un fait historique font on rechercherait vainement ailleurs le souvenir.

    De l'ancienneté de ses voies de communication, on peut déduire l'ancienneté du village, car il est de toute évidence, que ses premières habitations se sont groupées le long des chemins existants primitivement et des cours d'eau.

    Villers-Perwin doit remonter au moins au Romains. Trois faits viennent confirmer nos dires :
La chaussée romaine traverse la localité ;
Son nom vient confirmer l'origine « Villae per vium », villa (ferme) près de la voie (romaine) ;
La découverte d'une petite amphore romaine, au Sauwez, lors des travaux routiers de 1960.

    Pour énumérer les rues et sentiers de notre localité, et pour en essayer un historique, nous suivrons, naturellement, l'ordre établi dans l'atlas des chemins.

L'atlas des chemins


    Par ordre du Gouverneur de la Province de Hainaut, daté du 15 novembre 1841, Villers-Perwin fut autorisé à porter en dépense dans les budgets des années 1842, 1843 et 1844, la somme de 19 francs 44 pour couvrir les frais à résulter de la levée des plans des chemins vicinaux ordonnée par la loi du 10 avril 1841.

    Le reliquat fut payé en 1847 et 1848, chaque année 19 francs 16.

    Villers-Perwin avait une superficie de 607 hectares et comptait, d'après le cadastre, 1279 parcelles bâties et non bâties. La dépense fut comptée à raison de 15 centimes par hectare, répartie : 8 centimes par journées d'arpenteurs et 7 centimes pour confection et copie des plans, soit 91 francs 05 et à raison de 2 centimes par parcelles, soit 25 francs 58, ce qui donne au total 116 francs 63, montant de l'atlas terminé. Il fut terminé assez rapidement et approuvé par la Députation Permanente le 2 février 1847.

    L'exemplaire de notre atlas – d'ailleurs en assez mauvais état -, devrait subir beaucoup de modifications à la suite des heureuses et nombreuses améliorations – pavage en briques, bétonnage, égouts, bordures, accotements, etc – apportées depuis 1939 jusqu'à ce jour – 1970 -.

    Mais une loi interdit de modifier cet atlas. On doit y joindre les dossiers, les plans des modifications qu'on apporte à la voirie – longueurs des nouveaux tracés, nouvelles surfaces, etc -.



L'entretien de nos chemins

     Aux XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles, dans nos petits villages, les chemins étaient tous, ou presque tous, des voies de terre, quelquefois, surtout devant les habitations, recouverts de cailloux très difformes qui supprimaient tant soit peu les flaques d'eau croupissante et les ornières.

    Sur la fin du XVIIIème siècle, on commença à paver chez nous les chemins les plus importants. Ce fut déjà une certaine amélioration, mais bien petite.

    La voirie, au début du XIXème siècle, fut très négligée par les pouvoirs publics, toujours dans les petites localités. Seuls les chemins de grande communication étaient l'objet de la sollicitude de ces mêmes pouvoirs. C'est ainsi que le compte de l'an XI – 1803 -, nous apprend qu'aucun subside n'est accordé pour l'entretien des routes pavées en dehors de la route Charleroi – Bruxelles. On accorde 30 francs pour l'entretien des fossés et des ponts.

    Voici quelques renseignements trouvés dans nos archives sur l’aménagement et l'entretien de nos chemins :

    En 1834 et 1838, la réparation des chemins empierrés a coûté 100 francs.
    En 1839, le compte communal nous apprend que « depuis 1831 on a fait de gros efforts pour l'empierrement des chemins de la commune. » Mais le curé Preux, dans une lettre adressée à Monseigneur l'Evêque signalant la petitesse de l'ancienne église, dit que « les fidèles ne peuvent se rendre à la messe dans les villages voisins, vu que les chemins de communication sont affreux. » Monsieur Preux envisageait surtout Frasnes, car vers Mellet, il n'y avait alors qu'un sentier. Entre l'église de Villers et celle de Frasnes, la distance est de 2455m.
    En 1841, la longueur des chemins empierrés atteint 2890 mètres. (Séance du Conseil Communal du 14 décembre 1841)
    En 1844, on a obtenu 200 francs de subsides pour l'entretien des chemins. 1
    En 1845, on a pavé 283 mètres de chemins.
    En 1846, la commune a fait paver 276 mètres et empierrer 204 mètres de chemins.
    En 1849, nous lisons dans le compte rendu de la séance du conseil communal du 2 septembre : « Vu tous les travaux accomplis dans la Commune depuis 1830 pour la voirie, notre commune a toujours été citée en exemple pour donner de l'émulation à celles voisines. Les habitants y sont toujours fait de grands sacrifices : presque tous les chemins intérieurs ont été pavés et empierrés, la plus grande partie au moyen de corvées. »
    En 1850, on a pavé 319 mètres sur 3 mètres et empierré 249 mètres sur 3 mètres.
    En 1852, tous les chemins de terre ont été réparés.
    En 1853, tous les chemins sont pourvus de rigoles pour l'écoulement de eaux.
    En 1854, le chemin vers Fleurus, le Broctia, le chemin vers Wagnelée et l'Escaille ont été pavés. Dont coût : 2700 francs.
    En 1855, le Sauwez, la rue haute, le Warichaux, la rue Bultot et le chemin vers Fleurus ont été pavés. Coût total : 1850 francs.
    En 1859, on obtint 700 francs de subside pour la voirie.
    En 1865, le pont de la May a été reconstruit à neuf. Les chemins n'ont pas du être grandement réparés à cause de la grande sécheresse de l'année.
    En 1870, les habitants firent beaucoup de difficultés pour payer leurs taxes de voirie – le motif n'est pas indiqué -.