Villers-Perwin pendant les guerres (15)
Valmy Gossiaux


Voici un document qui concerne Villers-Perwin, il provient des A.G.R. – Mairie de Genappe, dossier n°5518 :

S’ensuivent les comltez (communautez) et villages de la mairye de genappe qui ont le plus souffert pendant la campagne de l’an 1689 : tant par les campements, convoyes, passages et repassages des armées, mesmes, dont la ditte mairye n’en at esté exempte soit de l’un ou d’autre pendant toutte lad=te campagne, de tant plus qu’elle est traversée d’un costé de la grande chaussée venant de Mastreckt et de l’autre de celle venant de Bruxelles allant à Namur et Charle Roy.

Les soussignés pasteur, mayeur, eschevin et greffier respectivement (…………..1 ou 2 mots illisibles) de Vilers-Perwin déclarent et certiffient par cette à tous ceux qu’Il appartiendra que l’armée conduite en la campagne dernière par Monsieur le prince Waldecq et aultres généraux, decampant de Tongrenne est venue camper à Mellet, audit Vilers et aux environs, et mesme cantonné audit lieu les principaux officiers desdittes armées le 23ème juillet et sont décampés le 9 aoust suivant de l’an 1689, et par après, venant de Gilliers, les dittes armées ont encor retourné dans le mesme camp le 14ème  9bre ensuivant et illecq séiourné enc (suite) par lesquelles campements et cantonnements ledit village at souffert une ruine tant des grains, fourrages qu’ aultrement.

En signe de vérité, ont cette signé comme pasteur :
Maître Jean Aurcil Wilmant,
Mayeur Matthy Rucquoy
Esch evins Phillipe Davaulx, Jean Rucquoy, mre Domitiane Verset et Arnould Bringalle ce 3 may 1690.

Signé : J. Wilmart – Matthy Rucquoy – marque de J.Be Davaulx
            Jean Rucquoy, Arnould Bringalle
                     D. Verset
                 Greffier 1690

En 1690, le maréchal François Henry de Montmorency, maréchal de Luxembourg – 1628-1695 – qui avait remplacé le maréchal de Humières, (Louis de Crévant  1628-94) échelonna son armée le long de la Sambre pour observer l’ennemi campé à Trazegnies.
Finalement, il passa cette rivière et vint camper dans les plaines entre Boignée, Velaine et Fleurus.

L’armée de Waldeck s’ébranla à son tour et vint occuper Saint-Amand. L’armée française comptait 37 bataillons d’infanterie, 80 escadrons de cavalerie, soit environ 39 500 hommes et 50 canons.

Les alliés comptaient 37 800 hommes et 50 canons.

Le 1er juillet 1690 (1), l’armée française toute entière s’ébranla, s’avança vers Fleurus et s’empara de la ville. Les alliés avaient leur droite à Saint-Fiacre, leur gauche à Wagnelée et leur centre aux fermes de Chassart. La bataille fut très meurtrière, on évalue de part et d’autre les pertes à 6 000 hommes. Les alliés eurent en outre 8000 prisonniers et perdirent leur artillerie.

Ce fut la journée la plus glorieuse du maréchal de Luxembourg et la France fit frapper une médaille à cette occasion

(1) Le manuscrit M.L.D. des archives de notre cure et l’Histoire de France – collection F.T.D. , donnent tous les 2 une date erronée : 30 juin 1690.
La Relation (anonyme) de la bataille donnée auprès de Fleurus, etc, aux pages 208 et 209 , nous dit :

« Après la bataille du 1er juillet 1690, la débandade des troupes de Monsieur de Valdec fut
« si grande que partout de Chassart à Nivelles il y avait des morts et des blessés, plus que sur
« le champ de bataille, toutes les hayes en étaient remplies et partout on entendait des cris
« effroyables. Faute de chirugiens, beaucoup moururent en desespérés de se voir abandonnés
« et dénués de tous secours. »

Les campagnes de Chassart et environs furent ravagées cette année par les souris.

L’année 1692 fut une des plus désastreuses pour le Belgique. Tous nos environs souffrirent énormément de toutes sortes de maux : pillages, contributions, incendies, etc. de la part de l’armée française.

En 191, déjà, ont campé dans toute la région, les armées du Roi d’Angleterre, avant leur passage de la Sambre.

Pour 1692, lisons Beaurain, Tome I, pages 5 et suivantes :

Le 24 mai 1692, le roi s’avança de Feluy avec son armée dans la plaine de Fleurus, elle y campa sur 2 lignes, la droite près de Sombreffe, la gauche près de Saint-Fiacre, le quartier de Sa Majesté fut au château de l’Escaille.

Le même jour, Monsieur de Luxembourg fit marcher son armée sur six colonnes pour aller à Marbay.

L’aile droite de la cavalerie fit la colonne de droite, la Brigade de Courtebonne en eut la tête et fut suivie du reste de la 2è ligne de cette aile, ainsi qu’elle était campée ; ensuite de celle de Dalou et du reste de la 1ère ligne. Cette colonne passa au pont de Senaffe, y alla droit à Ubay (Obaix), de là à Rève, et à Villers-Perwin qu’elle laissa à gauche, ensuite à hauteur de Marbay ou fut le camp.
La 2è colonne fut pour les bagages du Quartier Général, ceux de l’infanterie et l’aile droite de cavalerie, leur rendez-vous fut ) cinq cens pas en avant du camp de Navarre.

Cette colonne ayant passé le ruisseau de Seneffe au pont Saint-Cornélis, alla à Renisart, à Buze, à Rèves, le laissant à droite, à Frasne, à Villers-Perwin et de là au camp.

La 3ème colonne fut pour l’artillerie, les bagages de l’aile gauche de Cavalerie, ceux de la réserve et des caissons. Cette colonne passa au pont de pierre près de la Ferme d’Ubeaumont, et alla par des ouvertures que l’on avait fait à Houtain-le-Mont, d’ou elle alla prendre le grand  chemin de Nivelles à Namur, près de Bontrelet. Elle le suivit jusqu’à hauteur de Villers-Perwin, d’où elle se rendit au camp.