Villers-Perwin pendant les guerres (16)
Valmy Gossiaux

La 4ème colonne fut pour l’aile droite d’infanterie champagne en eut la tête et fut suivie des brigades de Royal-Bourbonnais et Stoppa.

Cette colonne laissant celle des bagages à droite, traversa le ruisseau sur un pont que l’on avait fait entre le pont du château d’Arquenne et celui où passait l’artillerie et par des ouvertures qu’elle trouva faites, elle continua sa marche à travers champs, ayant la colonne d’artillerie à sa droite et une d’infanterie à sa gauche. Elle passa à Houtaing-le-Val, laissa le bois de Rèves à droite et alla à travers champ à Sarte à Maveline, qu’elle laissa à gauche pour entrer dans la plaine de camp.

La 5ème colonne fut pour l’aile gauche d’infanterie, Navarre en eut la tête et fut suivi des Brigades du Lyonnais, Poitou et Gréder, cette colonne coula tout le long de la tête du camp de l’aile gauche pour passer au pont du chet d’Arquenne, et par des ouvertures qu’on lui avait faites, elle alla à travers champs auprès de Thiennes, ayant à sa gauche une colonne de cavalerie. Elle passa ensuite à loupoigne, Bassy et Sart à Maveline, d’où elle entra dans la plaine du camp.

La 6ème colonne fut pour l’aile gauche de cavalerie, en commençant par Margnac, qui avait la gauche de la 2ème ligne ; elle fut suivie du reste de cette ligne et de la 1ère dans le même ordre que la 2ème. La  Réserve marcha à la queue de cette colonne qui, après avoir traversé le ruisseau sur le pont du village d’Arquenne, prit tout court à droite, il ensuit à gauche à travers champs par des ouvertures qu’on lui avait faites pour aller passer au pied de la chapelle de Bon-Conseil ; elle laissa cette chapelle à gauche et monta dans la plaine laissant la Justice de Nivelles à gauche, pour aller à Thiennes, elle laissa ensuite Loupoigne à droite pour arriver à Genappe, où elle traversa le ruisseau sur le pont du Village. De là , elle marcha à Villers-la-Ville qu’elle laissa à gauche pour entrer dans le camp. L’armée campa sur  2 lignes, la droite à la grande chaussée, entre Wanglée et Marbay, la gauche se repliant en potence et ayant Sart à Maveline devant elle. La Réserve campa en avant de l’aile droite.

Le 25, l’armée du Roy alla à Mazy.

Ce récit de Beaurain  nous donne une idée du passage des troupes dans nos environs ou chez nous même : elles n’auront pas manqué de venir marauder chez nous.

En 1693 et 1694, les armées de Louis XIV se servirent de la chaussée romaine comme base de toutes leurs opérations militaires. On commença par l’emprunter pour marcher à la rencontre du prince d’Orange (Frédéric de Nassau 1584-1647) puisque l’armée du roi s’assemble à Tournay, pour camper par après à Gembloux et que celle du maréchal de Luxembourg s’arrête à Givry le 27 mai,  puis va à Bassy et à Tourinnes. Ces troupes livrèrent bataille à Tongres et à Maestricht et rentrèrent en France par la chaussée romaine.
Ferraris dans ses mémoires historiques, etc, feuille M8, page 216, nous apprend que
    « le 5 juin 1693,  Louis XIV y eut le ruisseau Thiméon derrière son camp, sa
    « droite entre Mellinge et Villers-Perwin, et sa gauche au dessus de Thiméon. »

En 1693 encore, les armées françaises assiégeant Charleroi venaient fourrager jusqu’ici. La disette fut grande dans nos régions, car on distribua, dans presque toutes les communes de la mairie de Genappe, des vivres et des objets de première nécessité. Nous avons trouvé aux A..G.R. – aux Greffes scabinaux de l’arrondissement de Nivelles – dossier n° 5545, la note suivante qui concerne :

    Willert Perwen

« Nous pasteur, majeur et eschevins des comtés et villages de la mayerie de Genappe déclaront sous le serment preste de l’advenement à nre office que pour la subsistance de nos inhabitants en nombre de (chiffre non indiqué) personnes reprises sur la liste des grains produite es mains du Sr. Secrétaire Bodry . Il leur est nécessaire de tirer toutes les quinzaines de la ville de Bruxelles en victuailles cy-après déclarées :
Vilers Perwin a besoing pour la subsistance des inhabitants comme il est exprimé dans la liste des grains, des victuailles suivantes :
    Ditid ( ?)                        trois carts de sacqs
    en fromage                    60 H.
    en especeries                   3 H.
    en scairon                        2 G vels   (gravelles)
    en lin à filler                  26 H.
    en amidon bland              4 H.
    en herens                          1 tonne
    en sorets et stocvis          50
    en moulure demy tone       ½ tone
    en pains de navets          200
    en huile de lampe               9 pots
    en huile d’olives                6 pots
    en tabacq à fumer             12 H.
    en fille à coudre                  6 H.
    en poids et fibvres à
    faire potagers                       5 mesures
    en sucre                                4 H.
    en vin à célébrer messe        3 pots
    en chandelle de cir
     pour l’église                          3 H.
    en brandvin de vin                7 pots
    en chandelles de cieux         10 H.
    en figues et raisins                 5 H.
    en orge moudu                       4 H.