Villers-Perwin pendant les guerres (36)    
Valmy Gossiaux

VILLERS-PERWIN SOUS L’EMPIRE

Le 18 mai 1804, Napoléon Bonaparte fut proclamé Empereur des Français. Notre pays fut donc entièrement régi par les lois de l’Empire français.
(En passant, remarquons que le sceau de la République française resta en usage jusque fin 1806).
(Ci-après, nous donnons le résumé de tous les documents retrouvés sur cette période et qui concernent Villers-Perwin).

En 1808, à l’occasion de sa nomination comme maire de notre commune, le baron de Renette fit afficher la proclamation dont nous donnons une reproduction photographique.

La Garde nationale, nouvelle formule de conscription soit disant volontaire, fut appelée sous les armes en août 1809, par Fouché, Napoléon étant en Espagne, car les anglais débarquèrent sur l’ile de Walcheren et voulurent s’emparer d’Anvers. Beaucoup de jeunes gens se faisaient remplacer, d’autres se cachaient pour éviter cette conscription qui les prenait presque tous.
En ce qui concerne Villers, voici l’analyse des lettres envoyées au maire par les sous-préfet de Charleroi :
Le 16 août 1809, le sous-préfet fait savoir que les désignés recevront incessamment l’ordre de se rendre à leurs corps. Ils ne sont appelés que pour un service momentané et commandé par les intérêts les plus chers de l’Empire.
De la même date : Les désignés de la garde Nationale devront se rendre à Binche pardevant le chef de cohorte le vendredi 18 de ce mois d’août. Ils devront se présenter avec un habit décent, un chapeau d’infanterie, 2 chemises et 1 paire de souliers.
Le 21 août, le sous-préfet demande que l’on fasse partir de suite les désignés de la commune, s’ils sont rentrés ici après s’être rendu à Binche.
Le 23 août, le préfet, qui s’est rendu à Binche, a reconnu que le contingent de Villers-Perwin n’était pas rempli. Si cela n’est pas fait de suite, on désignera les habitants les plus imposés, sans égard à leur état. Les retardataires seront alors traduits devant un conseil de guerre.




Le 1er septembre, trois désignés ne se sont point rendus. Ce sont : Boudin François, - Delforge Antoine et Mormal Augustin.
S’ils ne se rendent pas, le maire doit désigner sur le champ, les 3 plus imposés de la localité.
Nous n’avons pas trouvé de document nous renseignant sur la suite de cette affaire.
La Garde Nationale avait été instaurée par une loi du 2 vendémiaire an XIV et le décret impérial du 8 vendémiaire an XIV.

Un grand nombre de réfractaires  existait sous l’Empire. Les parents, de peur de voir leurs fils prix à l’armée négligeaient volontairement de déclarer leur naissance à l’état-civil.
Beaucoup de réfractaires trouvent du travail dans les forges à clous – Il en existait au moins une ici – Le préfet, par lettre du 26 décembre 1809, prie le maire d’informer les habitants et les propriétaires de ces forges, des peines qu’ils risquent d’encourir.
Le garde-champêtre devra faire souvent la tournée de ces petites forges. Chaque propriétaire de forge devra fournir la liste nominale exacte de son personnel.

En 1811, lors du décès du recteur, le maire d’une localité voisine rapporta au sous-préfet, que le défunt avait été inhumé à l’intérieur de l’église, en infraction à la loi sur les sépultures. Après information, le sous préfet est obligé d’avouer que ce bruit n’était nullement fondé.

En 1812, le maire, par voie d’affiche, défendit à qui que ce soit et ce, sous peine d’amende « de faire ce jour – mardi gras, comme cela se pratiquait autrefois, aucun feu quelconque sous prétexte de grand feu, soit dans les chemins, places et lieux publics, soit dans les prairies, closières jardins ».

Il termine en ces termes :
« Et qu’on y fasse bien attention, les petits comme les grands, parce que j’y ferai surveiller exactement ».
Nous n’avons pas trouvé le motif de cette interdiction. En tout cas, aucun arrêté du gouvernement français ou du préfet n’avait défendu cette antique coutume. La mesure paraît être locale.